Por JACQUES LANCTÔT

 

Il y a 63 ans, le 17 avril 1961, plus de 1500 mercenaires armés débarquaient à Playa Giron, sur la côte sud de Cuba. Leur but : former une tête de pont capable de résister pendant soixante-douze heures, de façon à former, selon les plans concoctés en haut lieu, un « gouvernement provisoire » qui demanderait aussitôt l’aide des États-Unis. La Maison-Blanche serait ainsi justifiée d’intervenir militairement dans l’île en répondant à l’appel à l’aide de ce gouvernement de pacotille. Les plans avaient été mûrement préparés et toute une flottille de guerre était prête pour l’assaut final : un porte-hélicoptères, deux porte-avions, cinq destroyers, et comme si ce n’était pas suffisant, deux sous-marins mouillant dans les eaux internationales juste en face de l’île. 

 

La jeune armée rebelle du gouvernement révolutionnaire et ses milliers de miliciens, c’est-à-dire le peuple en arme — ouvriers, étudiants, paysans —, savaient qu’ils devaient à tout prix repousser les envahisseurs le plus rapidement possible, pour les empêcher de prendre pied sur la terre ferme et de lancer leur appel à l’aide. On connaît la suite. En moins de soixante-douze heures — soixante-six plus précisément —, les mercenaires furent battus et faits prisonniers. C’était la première défaite de l’empire étatsunien en terre d’Amérique. Pourtant, les forces armées cubaines n’étaient pas vraiment entraînées aux métiers de la guerre, elles étaient relativement inexpérimentées et avaient livré combat dans des guerres non conventionnelles, appelées guerres de guérillas. On raconte que même Fidel eut de la difficulté à manœuvrer un tank récemment arrivé de l’URSS. Mais la volonté de vaincre était palpable et c’est ce qui explique la victoire rapide.

 

Mais cette victoire ne fut pas sans coûts pour Cuba : 76 morts, 350 blessés, dont certains devenus invalides. Dix-huit mois plus tard, le gouvernement cubain échangea les 1113 mercenaires faits prisonniers contre des médicaments et des compotes pour enfants, pour une valeur de 53 millions de dollars étatsuniens.

 

Chaque année, Cuba se rappelle et honore la mémoire des victimes de la barbarie. S’il fut le dernier pays d’Amérique latine à obtenir son indépendance, à la fin du 19esiècle, aujourd’hui, l’exemple de Cuba inspire de nombreux pays du continent et d’ailleurs à se tenir droit, et non pas à genoux, devant ceux qui veulent leur imposer leurs lois et leurs manières de vivre.

 

72e édition du Tournoi international de pêche à l’espadon Ernest Hemingway

 

Il s’agit d’un des plus vieux tournoi de pêche au monde, initié en 1936 par le célèbre écrivain étatsunien, prix Nobel de littérature 1954, qui vécut à Cuba une vingtaine d’années. Il se tiendra du 27 mai au 1er juin de cette année, avec pour centre de l’organisation la Marina Hemingway de La Havane.

 

La compétition consiste à capturer le plus grand nombre de poissons, soit l’espadon, soit le marlin bleu, soit le thon rouge, mais que les écolos se rassurent, ces poissons sont immédiatement retournés à la mer, évitant ainsi tout gaspillage.

 

Cette année, une dizaine de pays ont annoncé leur participation, dont le Canada, les États-Unis, l’Espagne, le Chili, la France et l’Afrique du Sud. Chaque bateau est formé d’un équipage de quatre personnes et la pêche sportive se pratique en haute mer. La fin du tournoi sera marquée par un gala où l’on annoncera les gagnants.